Octopus Comics

Le compte-rendu de mes lectures de comics et autres bandes dessinées

05 avril 2006

The Classic Marvel Figurine Collection

Un petit mot à propos de "Marvel Super Heroes - La Collection Officielle" éditée par Eaglemoss en France depuis quelques mois.

Tous les quinze jours chez vos marchands de journaux (il vaut d'ailleurs mieux se pointer le jour de la sortie ça part vite), un nouveau personnage tiré de l'univers Marvel est disponible. Ces figurines en plomb, numérotées et peintes à la main mesurent entre 7 et 9 cm et sont réalisées avec grand soin. Chaque pièce a été faite avec minutie, la peinture comme les détails ne souffrent d'aucun défaut et on pourra apprécier le choix du plomb comme matériau, il rend

Pas de favoritisme, héros et villains sont représentés, tirés de séries différentes. Jusqu'ici, se sont retrouvés chez les buralistes Spiderman, Wolverine dans son costume jaune et bleu, La Chose, Dr. Octopus dans sa dernière version, Magneto, Blade (alors qu'aucune de ses histoires n'a été publiée en France... merci les films) et le Surfeur d'Argent.

Présentées dans une petite boite en carton plutôt chic, elles sont toutes accompagnées d'un fascicule d'une vingtaine de pages plutôt bien fait malgré, bien souvent, un style lourdingue (celui sur Blade l'est particulièrement). Ces fascicules retracent les origines de chaque personnage, présentent ses alliés et ennemis principaux ainsi que ses créateurs et proposent une sorte de frise chronologiques des numéros (américains) les plus indispensables. Intéressant aussi bien pour le novice pour le lecteur plus chevronné.

Si vous êtes intéressés, je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner. Les figurines ne sont pas données (12€ pièce) et l'abonnement permet (en plus d'être sur de trouver toute les figurines) de profiter d'une offre promotionnelle plutôt intéressante : les 3 premiers numéros (Spiderman, Wolverine et Dr. Octopus) ne vous couteront qu'une dizaine d'euros.
De plus, des cadeaux pour appater le chaland ont été mis en place : un plateau permettant de placer une partie des figurines (en plastique creux mais pas trop laid), une figurine de Spiderman accroupie sur le bord d'une corniche de gratte-ciel et enfin, l'édition collector 2 DVD du film Spiderman 2.
On peut s'abonner depuis le début en cours de route via le site www.marvel-figurines.fr.

A noter qu'une figurine de Hulk, plus imposante et hors collection, est dors et déjà disponible en pré-commande et devrait être livrée (pour ceux qui l'ont demandé) début mai. Toutefois, l'éditeur se réserve le droit d'arrêter la publication en cas de mévente de la collection. Touchons du plomb, elle est plutôt sympa cette série de figurines.

[FR] Daredevil vol.6 : "Le Procès Du Siècle"

Daredevil vol.6 : "Le Procès Du Siècle" - Marvel France (2004)
Scénario : Brian Michael Bendis | Dessin : Alex Maleev - Manuel Gutierrez - Terry Dodson
Daredevil (vol.2) #38-39-40 "The Trial Of The Century part.1-3" | Daredevil (vol.2) #41 "Lowlife part.1" (2002-03)

Ces derniers temps, Matt Murdock a eu quelques soucis. Pour tenter de se tirer d'affaire après son putch raté contre le Caïd, Silke s’est rendu au FBI et a essayé d'échanger la véritable identité de Daredevil contre une protection. Malgré la demande de son supérieur de garder l’information secrète, un fédéral vendra le scoop à un quotidien à scandales contre quelques dollars.

Le titre de ce sixième 100% Marvel consacré au justicier de Hell's Kitchen induit en erreur. Après les dernières péripéties vécues par DD, on s'attendait à lire le récit du combat qui doit opposer son alter ego au journal qui a révélé son identité secrète. Que nenni, c'est un autre héros en costume moulant qui est sous les projecteurs de la justice : le Tigre Blanc, accusé injustement d'avoir abattu un policier lors d'un cambriolage et victime d'un malheureux concours de circonstances.

Hector Ayala (le nom civil du Tigre Blanc) est un pauvre type qui se débat avec des problèmes financiers et conjugaux. Bien qu’ayant promis à sa femme deux ans auparavant de raccrocher pour de bon son costume et son amulette aux pouvoirs surnaturels, il a replongé. Le soir de sa première sortie, il arrive trop tard sur les lieux d'un cambriolage qui a mal tourné (un flic sur le carreau) et les apparences jouent contre lui.
Sur l'insistance de Luke Cage et Iron Fist, Murdock accepte de défendre Ayala (convaincu de son innocence) malgré les mises en garde de Franklyn "Foggy" Nelson, son meilleur ami et associé. En effet, après le battage médiatique autour de la révélation de son identité secrète (qu'il a réussi à faire passer pour une diffamation), défendre un super héros ne ferait pas les affaires de leur cabinet, déjà fort en difficulté.

Vous l'aurez donc compris, l'essentiel de ce volume 6 se déroulera dans un tribunal et les principaux rebondissements se feront à coups de témoins et d'objections. C'est donc Matt Murdock qui tiendra la barre (qu'est-ce qu'on se marre), l'occasion pour lui d'oublier un peu ses problèmes personnels, de faire oublier Daredevil pour quelques temps et pour le lecteur de se remettre des émotions des deux tomes précédents.

On retrouve d'ailleurs là la tendance de Brian Michael Bendis au bavardage et aux scènes dispensables. Pour autant, l'histoire, courte, ne manque pas non plus de qualités. La façon dont Ayala s'enfonce, l'impuissance et la frustration de Murdock quant à la situation et surtout la conclusion tragique (même si la pirouette scénaristique pour réhabiliter le Tigre Blanc est un peu de trop) font de ce "Procès Du Siècle" une histoire annexe certes, mais sympathique de Daredevil.

Le dessin d'Alex Maleev (bien secondé par Manuel Gutierrez, peut être un peu trop lisse) colle tout à fait à l'orientation donnée à la série par Bendis. Le trait est net mais sombre, laissant la part belle aux ombres, la palette des couleurs assez étroite comme pour mieux nous plonger dans l'univers de Matt Murdock, super héros aveugle et instable dans un quartier violent.

"The Trial Of The Century" étant assez court, Marvel France a choisi de combler la fin de ce volume (et ainsi créer un effet de teasing) en publiant le premier chapitre de l'arc publié dans le vol.7, "Lowlife". On revient cette fois aux problèmes de succession posés par la disparition du Caïd, l'occasion pour un mutant super criminel, impulsif et ultra violent, de reprendre du service...

02 avril 2006

[FR] The Punisher vol.1 : "Born"

The Punisher vol.1 "Born" - Marvel France (Max Comics) (2004)
Scénario : Garth Ennis | Dessin : Darrick Robertson
"Born #1-2-3-4" (2003)

Dernier recyclage de TrueDuke.com (publié en juin 2004)...

Alors que le Punisher refait surface sur les écrans de cinéma, 15 ans après la version de Mark Goldblatt avec Dolph Lungren, Marvel édite la mini-série "Born" qui lève le voile sur le passé de Frank Castle, avant que celui-ci ne devienne le justicier solitaire et hyper-violent qui a fait les beaux jours de la maison aux idées.

Who is the Punisher ?
Resituons le personnage du Punisher. Frank Castle, vétéran du Vietnam revient chez lui après des mois passés dans la jungle à traquer le Vietcong. Bien décidé à laisser derrière lui cette période d’extrême violence, il coule des jours paisibles avec sa famille jusqu’à ce tragique pic nic dans Central Park. Ses enfants, partis à la recherche de leur cerf-volant, sont les témoins malheureux d’un règlement de comptes entre mafieux. Ne les voyant pas revenir, Castle et sa femme partent à leur recherche. Les truands ne laisseront derrière eux que des cadavres criblés de balles. Seul Frank survivra à ses blessures.

Ivre de chagrin et de vengeance, il décide de se faire justice lui même (et Charles Bronson à coté, c’est de la gnognotte) et endosse, en plus son désormais légendaire t-shirt à tête de mort, l’identité du Punisher. Dès lors, il naviguera généralement au delà de la légalité pour exterminer la vermine qui pourrit sa ville tintintin…

Jusqu’à présent, pour tout lecteur de comics qui aurait suivi un peu sa carrière de flingueur à la morale très personnelle, le Punisher est né comme ça. Suite à l’assassinat de sa famille. C’est justement là qu’intervient « Born » : et si finalement la folie meurtrière du Punisher était déjà en lui alors qu’il crapahutait dans la moiteur vietnamienne ? Et si ce sanglant épisode dans Central Park n’avait été que le révélateur de sa véritable personnalité ?

L’enfer du devoir…
On retrouve donc Frank Castle au Vietnam, capitaine dans un des derniers avant-postes américains, peu avant le retrait des troupes de l’Oncle Sam. Alors que la plupart des soldats se planquent plus ou moins en attendant la quille, Castle a monté une patrouille pour débusquer le Vietcong avant qu’il ne leur tombe sur le paletot. Réputé accro au champ de bataille et ancien habitué des missions sanglantes et secrètes, celui qui deviendra plus tard le Punisher fascine ses soldats.

C’est d’ailleurs en suivant les pensées de l’un d’entre eux, Stevie Goodwin, que nous vivront ce "Born" écrit par Garth Ennis le scénariste du génial "Preacher" (série éditée dans la ligne "Vertigo" de chez DC). Seules ruptures narratives dans le récit du soldat Goodwin, une voix mystérieuse qui s’insinue dans le crâne de Castle, le mettant face à ses pires démons…

Un pour rattraper l’autre…
Alors qu’Ennis avait fait preuve d’une imagination plus que débordante avec son "Preacher", force est de reconnaître que pour "Born", il n’a pas su renouveler l’exploit. On y retrouve les poncifs du film de guerre sur le Vietnam : récit mené par un soldat au cœur tendre (mais conscient de ce qu’il estime être son devoir) fasciné par son supérieur, un bourrin taciturne qui n’hésite pas à tuer pour faire respecter ce qu’il estime être la morale. Quête de réalisme ou manque d’inspiration ? Le fait est que le scénar’ a un goût de déjà-vu.

Fort heureusement, le dessin de Darick Robertson vient rattraper le manque de folie de son compère scénariste. Efficace, mature et dur sans faire dans la surenchère, chaque planche fourmille de détails et immerge habilement le lecteur dans l’univers glauque du camp et de la jungle qui l’entoure. Et si le scénar’ d’Ennis peut s’avérer décevant (à juste titre), Robertson réussira à garder l’attention d’un lecteur qui aurait certainement eu tendance à bailler dès les premières pages (je suis un peu dur, je le reconnais).

Al Simmons, sors de ce corps !
A la lecture de cette mini-série, on ne pourra s’empêcher de faire le parallèle avec un autre personnage phare de la galaxie comics, le bien nommé Spawn. Difficile de développer le pourquoi du comment de cette affirmation sans révéler la fin de l’histoire aussi ne pourrais-je que vous encourager à vous pencher sur la mini-série afin de constater la ressemblance troublante entre Frank Castle et Al Simmons (qui dépasse le simple fait de leur passé commun de tueurs d’élite de l’armée américaine).

"Born" partait pourtant d’une bonne idée en voulant revisiter les origines d’un personnage aussi charismatique (et discret) que le Punisher mais malheureusement, Ennis n’aura pas su trouver l’angle d’approche qui aurait fait sortir sa mini-série du lot. Les références trop marquées gâchent un peu le plaisir de lecture et même si Robertson fait du très bon boulot au dessin, on reste très nettement sur sa faim. Dommage.